Contexte :

 Dans le cadre du "Plan d'actions Droits de l'Enfant" (PADE), la Région wallonne, SPW  - Département de l'Aménagement du territoire et de l'Urbanisme, a demandé aux 8 Maisons de l'urbanisme de Wallonie d'animer des activités Avec un double objectif :

- Sensibiliser les jeunes quant à l'importance du renforcement des centralités dans le cadre de la stratégie de réduction de l'artificialisation de l'étalement urbain ; 

- Porter une réflexion pour le futur de notre territoire sur base de leur vision du monde suite, notamment, aux inondations de juillet 2021.  (et sécheresse 2022)

Les objectifs concrets étaient d’animer des ateliers-débats sur ces thématiques avec des CCJ et/ou des MJ afin de donner la parole aux jeunes et, de les filmer pour réaliser des vidéos de sensibilisation.

 Fin 2022, l'équipe de la MuFA s'est rendu dans les Maisons les Maisons des Jeunes (MJ) de Marche et de Gouvy pour y rencontrer des jeunes qui vivent dans des contextes différents. Une des MJ est située en ville et dans une commune où des villages et des quartiers ont été inondés. L'autre, est située en zone rurale et tête du bassin de l'Ourthe.

Ateliers à la Maison des Jeunes de Marche-en-Famenne les 17 novembre et 1er décembre 2022

Quatre jeunes ont participé à ces ateliers : Noa (12ans), Zoé (14ans), Arthur (17ans) et Jody (20 ans). Une séance a été filmée par une employée du FAM Muséum de Marche-en-Famenne et l’autre par le DIGIT du SPW.

Zoé, Jody, Noa et Arthur.

Nous avons d’abord voulu savoir comment ils avaient vécues les inondations de 2021  ?

Aucun des jeunes n’a été inondé mais tous ont vu des zones inondées et connaissent quelqu’un qui a été sinistré. Un des jeunes habite en haut d’une rue dont le bas a été inondé. Par contre, ils ont tous aidé soit pour du nettoyage soit via des dons de vêtements et/ou de meubles. Ils ont été solidaires avec les victimes.

 Nous avons enchaîné avec une recherche de maison ou appartement. L’animation basée sur des fausses annonces immobilières permet de savoir où ils vivent et où ils aimeraient vivre plus tard.

Nous avons enchainé avec une comparaison entre la ville et la campagne, les caractéristiques, les avantages et les inconvénients des deux. Il en ressort deux antagonismes :

1)      En ville, il y a du bruit vs à la campagne, il y fait calme et il y a plus de nature.

2)      Par contre à la campagne, on est loin de tout. Il y a peu de TEC. Il faut la voiture. Tandis qu’en ville, il y a plus de magasins, plus proches et des TEC.

Ces jeunes habitants Marche même, ils ne rencontrent pas vraiment de problème de mobilité mais sont conscients des difficultés rencontrées par leurs amis et proche habitants dans des villages.

   Après avoir montré des graphiques (repris des chiffres clés de la Wallonie 2021), sur l’évolution de la population, de la composition des ménages, l’artificialisation des terres … Nous avons pu discuter de la nécessité de renforcer les centralités. Voici leurs propositions pour améliorer l’attractivité des centralités :

-          Pour densifier, on pense en hauteur mais on peut aussi penser en sous-terrain (pour des parkings et/ou des logements)

-          La présence de nature et de parcs est un plus pour le centre-ville

-          Il faut maintenir une offre de services, de commerces, culture et sport

-          Le bruit est une nuisance importante en ville mais, il n’est pas généré que par le trafic routier mais aussi par les noctambules (fêtes, restaurants …). Il faut être vigilant sur ce point et éventuellement adopter un règlement (informer vs contrôler)

Habitants une commune reprise dans le top des communes les plus agréables de Wallonie, ils leurs a été difficile de trouver des défauts à améliorer.

Atelier à la Maison des Jeunes de Gouvy le 25 novembre 2022 :

Atelier à la Maison des Jeunes de Gouvy le 25 novembre 2022 :

La séance a été filmée par l’équipe de la MuFA. Nous avons débuté l’atelier avec 4 jeunes et les deux animateurs puis d’autres nous ont rejoint au compte-goutte pour finir avec près de 16 jeunes de 12 à 26 ans !

La MJ se situe exactement dans le village d’Ourthe qui tient son nom d’une de ses deux sources : l’Ourthe orientale. Ces jeunes vivent en tête de bassin, dans une commune traversée uniquement par des ruisseaux. Ils n’ont pas été victime des inondations en 2021.

La  thématique inondation a donc été traitée assez vite. Contrairement aux jeunes de Marche, ils n’ont pas été aider de victime. (Il n’y en avait pas près de chez eux) Nous avons montré des photos pour illustrer la réalité des inondations de 2021.

 Lorsqu’on leur demande où ils se voient vivre plus tard, certains répondent chez leurs parents. Soit parce qu’ils y sont bien mais peut-être aussi parce qu’il n’est pas aisé pour les plus jeunes (12-14 ans) de se projeter et d’imaginer où ils vivront plus tard dans 12-14 ans. Ce n’était pas spécialement pour une question du coût du logement.

L’atelier annonces immobilières, nous a permis d’engager le débat sur la comparaison entre la ville et la campagne.

Pour eux, les atouts de la campagne sont le calme, la nature, les animaux, la tranquillité, l’air frais, la solidarité et pas trop de voisins. En opposition avec la ville qui est jugée bruyante, stressante, polluée avec peu de verdure.

D’autre part, à la campagne, on est éloigné des magasins. Et quand il y en a, on n’a pas beaucoup de choix. L’offre scolaire est limitée. Les jeunes sont allé à l’école primaire de leur village mais doivent le quitter voir sortir de la commune pour les écoles secondaires. On n’a pas beaucoup de choix en termes de relation, de rencontre. Il n’y a pas beaucoup de TEC.

La ville offre plus d’opportunités et de choix pour les magasins et les services mais aussi pour la culture et les rencontres. Il y a plus de TEC.

Il a donc été facile d’embrayer sur la thématique Mobilité. Ils ont raconté leurs réalités et difficultés pour se déplacer car dans la plus part des villages, il n’y a que 3 bus par jour dont les horaires sont liés aux rythmes scolaires. De plus, les tarifs ne leurs sont pas favorables. En effet, les bus sont gratuits pour les moins de 12 ans et de seulement 12 €/ans pour les 18-24 ans. Eux doivent payer un abonnement au tarif plein alors qu’au Grand-Duché de Luxembourg proche, les TEC sont gratos.

Pour les activités extrascolaires, les parents sont mis à contribution mais aussi les animateurs de la MJ. Ils font le taxi et ramènent des jeunes chez eux en fin d’activité. C’est même prévu dans leur contrat.

Ils ont formulés plusieurs propositions d’amélioration de la mobilité rurale :

-          Augmenter l’offre de transport en commun au niveau de la fréquence et des plages horaires.

 -          Facilité l’accès au permis voiture pour les jeunes qui reste cher.

 -          Modifier les tarifs des TEC pour les 12-18 ans. C’est gratos au GDL !

Après avoir montré les graphiques repris des chiffres clés de la Wallonie 2022, nous avons clôturé par le thème de l’amélioration de l’attractivité des Centralités. Nous pouvons résumer leurs propositions ainsi :

-          Maintenir de la nature en ville et améliorer la propreté (crasse, déchet, odeur, poubelle)

 -          Pour diminuer les nuisances liées à la voiture (bruit et pollution), diminuer le prix des TEC voir gratos comme au GDL.

 -          Revoir le statut de co-habitant car cela facilitera/encouragera la vie en colocation et, diminuera les fausses domiciliations ("adresse boite aux lettre") et libèrera des petits logements bons marchés.

 -          Créer des habitats groupés pour senior, intergénérationnels

 -          Encourager le co-living

 -          Créer des quartiers habitats-légers admis

 -          Réhabiliter les friches et les bâtiments vides. Rénover les vieux bâtiments.

Au travers de ces rencontres avec les jeunes, nous avons constaté des réalités de vie différentes. Il en ressort des idées originales.